Parlons restitution des Watts.

En terme de puissance électrique, un watt est un watt. (C’est une loi incontournable : P = UI ). Mais bon nombre de mélomanes constatent une sensation différente entre un watt restitué par un transistor et un watt restitué par une lampe.

De même certains s’étonnent qu’un amplificateur tube de quelques watts puisse donner la sensation d’une puissance bien supérieure pour un même équivalent transistor. Ainsi une lampe 300B qui délivre 7 watts donne la sensation d’une puissance supérieure à un transistor de puissance annoncée semblable.

Une réalité unique mais des sensations différentes. A quoi est due cette impression ?

Il convient d’emblée d’expliquer les choses et d’être clair lorsque l’on parle de watts pour transistor ou tube, nous aurons alors une partie de la réponse à notre interrogation.

De quels watts parle t’on ?

Un watt en puissance électrique, n’est pas un watt en puissance acoustique.

En effet le watt acoustique tube apporte environ 2 à 3 dB de plus à l’écoute, que le watt acoustique transistor, parce que le rendement du tube est supérieur. Or peu de constructeurs font cette différence et de ce fait la comparaison entre les puissances d’un appareil transistor ou à tube se trouve faussée.

Pour tout un chacun un amplificateur, c’est son but, doit délivrer de la puissance et lorsque l’on pense puissance bien souvent on est immédiatement attiré par des chiffres de forte valeur qui nous rassurent. Ils nous donnent l’impression que le résultat sonore obtenu sera meilleur.

Commençons par une constatation

Si l’on se place face à la réalité on s’aperçoit que pendant une écoute dans son salon, même à fort volume sonore, on ne consomme que quelques watts électriques (de 3 à 5watts d’une façon courante)  et que l’on est très loin du nombre de watts qui nous a fait rêver.

Nous pouvons aussi être tenter d’aborder le problème d’une façon différente et de se poser les questions autrement pour chercher et trouver les bonnes réponses.

Pourquoi tant de watts ? Quelle est la bonne mesure ? Puisqu’en effet dans la plupart des cas je ne consomme même « à fond » que quelques watts électriques. Et même en faisant trembler les murs je n’atteindrais jamais les 150 watts annoncés.

Alors est-il nécessaire d’avoir 100 watts pour faire de la musique dans un salon de 25 m2 ? Plutôt qu’un amplificateur « sur-wattés » ne vaut-il pas mieux un amplificateur qui s’applique à faire de la musique plutôt que de la puissance ?

D’ailleurs, si nous réfléchissons bien, est ce cohérent de disposer de dizaines de watts mais de positionner le potentiomètre de volume à 20 % ou 30 % de sa course ?  C’est à dire « jeter » une grande partie du signal amplifié. 

Poursuivons et progressons dans notre réflexion en abordant quelques points clefs.

Les premières questions concernent votre local d’écoute. Ecouterais-je ma musique dans une pièce dédiée ? Dans mon salon ? Qu’elle est la surface de ce lieu ? Est-il occupé par des objets du quotidien ou l’espace est-il volontairement épuré pour laisser aux enceintes la possibilité de s’exprimer pleinement et donner libre court à la musique ?

Ces questions de bases ayant votre réponse. Progressons dans notre réflexion.

Qu’est-ce que j’attends de mon système? De combien de watts aurais-je besoin pour faire vivre la musique que j’aime et atteindre cet objectif ? Quelle enceinte vais-je alors choisir pour répondre à ces objectifs?

Nous aurons alors fait une bonne partie du chemin dans une réflexion positive pour trouver la bonne solution.

Mais allons plus loin encore maintenant que nous avons des réponses à de vraies questions.

Suis-je tube ou transistor ? C’est à la fois une vraie question et un faux débat car en réalité un bon système devrait annuler cette question en s’approchant au plus près de la réalité musicale transcrite.

« Transitorien » ou « Tubiste » ?

Les amplificateurs à transistor vous proposent une puissance élevée pour une restitution sonore neutre, électriquement propre.

Ils séduiront indéniablement les amoureux du rock de la pop musique qui cherchent un grave omniprésent qui descend loin et envahit la pièce pour peu que l’enceinte suive.

Un transistor puissant va pouvoir répondre à cette attente en fournissant des pics d’énergie nécessaires aux modulations de ce type de musique.

Mais le transistor séduira aussi le mélomane dont le choix s’est porté sur une enceinte dont le rendement est faible ou peu élevé ou bien difficile à « driver ». Car le filtre qui la contrôle nécessite généralement un fort débit de courant pour faire travailler les hauts parleurs. En effet avec un rendement de 80 dB il faudra 5 fois plus de puissance disponible qu’avec une enceinte de 90 dB ! Et c’est ce qui explique la demande de forte puissance de certains amplificateurs.

Les amplificateurs à tubes supportent bien mieux des pics d’intensité élevés et saturent peu (s’ils sont bien pilotés électroniquement) leur dynamique impulsionnelle leur confère une traduction particulière dans les timbres transcrits.

Leur puissance annoncée est généralement moindre que les « grosses bêtes » à transistors, elle se situe dans une moyenne oscillant entre 3 watts et 45 watts pour répondre aux enceintes du marché. (Même si l’on peut aussi atteindre de fortes puissance avec certains schémas).

Marié avec une enceinte à haut rendement on obtiendra une restitution musicale, vivante, toute en nuances et finesse, capable non seulement de supporter sans complexe la comparaison avec des systèmes de fortes puissances transistors mais de les affronter et de rivaliser avec succès.

D’ailleurs les mélomanes « amoureux du tube » l’associent généralement à des haut parleurs à haut rendement, ce qui met en exergue ses capacités et explique la sensation de puissance et de plénitude ressentie par rapport à un transistor.

Les quelques inconvénients évoqués par certains « anti tube » comme la chaleur dégagée par les lampes ou leur durée de vie doivent être relativisées.

En effet à l’instar d’une  lampe électrique le tube dégage de la chaleur  mais consomme peu par rapport à votre lampe d’éclairage. Quant à son usure, elle est fonction du schéma électronique et de la qualité des composants utilisés dans l’appareil. Un tube déteste être allumé et éteint toutes les heures mais supportera de fonctionner 48 heures d’affilé sans problème.

A Pointmusiques nous n’éteignons jamais nos tubes durant les  journées d’écoutes et lors des salons haute fidélité,  ils fonctionnent en continu pendant 48 heures « sans broncher ».

La vie d’un tube varie de 3000 à 10000 heures (Ce qui représente un certain nombre d’années d’utilisation…). Nos 300B vont fêter leur dixième anniversaire…

L’esthétique parfois « vintage » d’un amplificateur à tubes qui peut déplaire à certains, devient un attrait décoratif pour d’autres. Avec un design équilibré ils peuvent devenir de beaux objets.

Votre appréhension de la musique et votre sensibilité  détermineront votre choix et répondront à ce dilemme.

Certains  constructeurs ont aussi chercher à concilier « le meilleur des deux mondes » en mariant dans leurs productions tube et transistor pour donner vie et richesse harmonique et obtenir une dimension sonore nouvelle ouverte et charnelle du message sonore.

A Pointmusiques nous serons heureux de pouvoir vous aider à déterminer si vous êtes « transistorien » ou « tubiste » et vous aider ainsi dans l’élaboration de votre système musical.