Enregistrement réalisé par Henri DEMARQUETTE (violoncelle) et Michel DALBERTO (piano)

Les deux compères proposent un jeu vif, rapide et brillant qui donne une résonance particulière et intéressante à cette sonate.

Michel DALBERTO propose, un jeu ample, à la fois analytique et ouvert, doublé d’une parfaite maîtrise du clavier.

Henri DEMARQUETTE développe avec son  Goffredo  CAPPA de 1692, toute la magie de notes amples sombres  et vibrantes, qui fait naître un son envoutant.

BRAMHS: Sonate N°1 pour violoncelle et piano en mi mineur opus 38

 

Violoncelle Goffredo  CAPPA 1692 – Piano YAMAHA

Allegro non troppo (11’05)

Disque Warner – Ref : 2564 69633-0 – Réalisé en 2008.

 

J’ai découvert Henri DEMARQUETTE  en 2003 avec l’achat des sonates pour Violoncelle de Bach.

Un jeune interprète plein de talents qui osait s’attaquer en début de carrière à « l’Evrest » des œuvre pour violoncelle…

 

Et j’ai été plus que séduit par son jeu, sa façon de faire glisser son archet sur les cordes, bref de vous envouter en vous faisant vivre les danses qui composent une partition pas toujours facile et parfois austère et qui les faisaient vivre d’une façon si naturelle.

 

Au fil de ses enregistrement Henri DEMARQUETTE s’est affirmé comme un des grands du violoncelle.

 

Michel DALBERTO pour sa part est un pianiste dont la renommée s’est régulièrement affirmée au fil des années pour devenir un des piliers de la nouvelle génération des pianistes français.

 

Ce qui frappe dans l’interprétation dès les premières mesures du mouvement c’est la rapidité du jeu qui donne un aspect « punchy » à l’interprétation ( Le Goffredo  CAPPA délivre un son envoutant).

 

Cette rapidité de jeu que propose Henri DEMARQUETTE donne une densité particulièrement dramatique et intense qui impressionne fortement et crée un aspect particulier par rapport à d’autres interprétations.

 

Le piano choisi par Michel DALBERTO donne à la partition un timbre particulier avec une  sonorité qui traduit parfois une consonance métallique propre au son produit par le choix, me semble t-il, du YAMAHA.

 

Mais le timbre plus métallique de l’instrument martèle sa réponse au violoncelle avec une sonorité qui accentue l’effet dramatique et renforce les couleurs sombres de la partition.

 

On ressent d’autant plus cet aspect au fil des trois reprises de l’exposé du thème de l’allegro.

 

Henri DEMARQUETTE et Michel DALBERTO, sont des interprètes confirmés dans la pratique de leur instrument et jouent en parfaite symbiose permettant un équilibre des tessitures entre les deux instruments.

 

Le choix des deux interprètes rompt cependant avec « une lecture classique » et peut être quelque peu déconcertante pour l’auditeur.

En effet par rapport au temps d’interprétation qui en moyenne chez les autres versions comparées avoisine les 14 minutes, le duo propose un allegro en 11 minutes.

 

Pour ma part, le parti pris de la rapidité proposée n’est pas un élément rédhibitoire il marque la recherche d’une démarche originale.

 

A l’instar d’un Fabio BIONDI, qui dans bon nombre de pièces de VIVALDI, accentue la rapidité de jeu des instruments  pour mieux visualiser  la scène sonore et la rendre davantage palpable ; L’exécution de ce premier mouvement de la sonate pour violoncelle et piano affirme le caractère de l’allegro pour en faire un mouvement vif, dont la rapidité accentue les couleurs sombres recherchées pour en marquer la beauté.

 

Par contre j’ai parfois été déconcerté et troublé au milieu de l’écoute au point de me trouver face à un paradoxe… En effet, le piano, pour ce qui me concerne, donne parfois une impression, par son timbre avec une consonance métallique sur certaines notes, de créer un déséquilibre dans l’équilibre du jeu atteint par les interprètes.

 

Ce ressenti m’a obligé à une écoute renouvelée à la suite de laquelle je n’ai pu me départir de cette impression. Est ce à ce moment du morceau la trop grande rapidité de jeu qui bouscule trop les notes et donne cette impression?.

 

C’est peu être une réponse, car à vouloir traiter l’ensemble du mouvement avec le parti pris de la rapidité, peut être aurait il fallu laisser davantage respirer certains passages car selon la mention de Brahms, il s’agit pour ce mouvement non pas d’un allegro à part entière mais d’un allegro non troppo.

Cette remarque personnelle sur un détail ne retire néanmoins rien à la beauté de l’enregistrement et au jeu proposé par les interprètes.

 

Cette interprétation originale a reçu à sa parution en 2008 une distinction du Monde de la Musique lui accordant un « CHOC » qui en met en exergue ses qualités d’interprétations.