Enregistrement réalisé par Anne GASTINEL (violoncelle) et François-Frédéric GUY (piano)
Pochette originale du CD
de l’enregistrement de Brahms
François – frèderic GUY : Un jeu déjà très sûr à ses débuts avec une rapidité , une transparence et une maîtrise exemplaire de son clavier.
BRAHMS : Sonate N° 1 pour Violoncelle et Piano opus 38 en mi mineur
Violoncelle Matteo Gofriller – Venise 1733 – Piano YAMAHA CFIIIS
Analyse portant sur l’Allegro non troppo (13’53)
Disque VALOIS – Ref : V4818 – Réalisé en 1999 – Distribué par NAIVE.
J’ai une affection particulière pour ces deux jeunes interprètes à l’époque de la parution de leurs premiers disques. (Ils ont fait leur chemin depuis, François-Frédéric GUY davantage comme concertiste par rapport à Anne GASTINEL qui bien que se produisant en concert assez régulièrement reste attachée à son poste d’enseignante au conservatoire de Lyon).
En découvrant leur interprétation des Sonates pour Violoncelle et piano de Beethoven (paru en2012) je me suis, grâce à eux, enfin désennuyé des interprétations bateau que l’on nous proposait depuis la disparition des « ténors « (Je ne peux m’empêcher de citer Jacqueline DUPRE et son époux dans ce qui est pour moi, question de sensibilité, un sommet, même si d’autres versions sont aussi bonnes et peuvent rivaliser.)
C’est donc à la suite de l’enthousiasme provoqué par leur interprétation des sonates de Beethoven que je me suis précipité pour faire l’acquisition des sonates pour violoncelle et piano de Brahms paru précédemment (en 1999). Ne vous étonnez donc pas de les trouver dans cette liste…
Dès la première écoute, ce qui frappe ici c’est l’équilibre des timbres qui tout en donnant une ampleur riche au mouvement initié, n’écrase pas le jeu des deux solistes qui constituent ainsi un climat véritable et propice au dialogue attendu.
Après la partition du violoncelle, le piano reprend et met en valeur dans une harmonie profonde le discours initié.
L’archet chante encadré par le jeu délicat et nuancé du piano, puis le piano prend toute sa place pour faire jeu égal avec le violoncelle qui développe un chant expressif.
Les réponses tour à tour lancinantes et dynamiques des deux instruments font naître la tension qui donne son sens au mouvement.
Mais bien que ce soient des artistes « débutant » à l’époque, on retrouve les toutes les qualités attendues que nous avons définies en prologue aux analyses.
On peut cependant faire deux réserves :
La première autour de la prise de son. Celle-ci est proche des instruments, ce qui présente à mon sens deux avantages le premier étant de nous intégrer dans la scène sonore et de nous placer au premier rang du concert, le second de nous faire entendre pleinement le son des instruments et nous faire bénéficier du merveilleux Matteo Gofriller (qui à lui seul justifie l’achat du CD, pour les amateur de violoncelle).
La seconde découle de la première. En effet quand le piano martele sa réponse au violoncelle qui à son tour lui répond avec la même vigueur, on peut alors noter une certaine confusion dans le placement des sons. Il y a soudainement comme une saturation du son qui crée un léger voile qui tranche avec le discours parfait auquel nous avait habitué jusqu’alors une prise de son exemplaire.
De ce fait cela saute aux oreilles pour qui suit le discours musical avec attention et perturbe momentanément pendant quelques minutes le plaisir d’écoute.
Mais ne gâchons pas le plaisir que donne l’écoute proposée.
C’est indéniablement une version à connaitre car d’une part elle est davantage « intimiste » par rapport aux autres écoutes et d’autre part elle propose un travail de grande qualité musicale dans son interprétation .